22/05/2013

Quand je craque,

je me dis systématiquement que ce doit être la dernière fois.
Nous sommes fondamentalement convaincus que la communication non-violente est la meilleure des communications, nous avons suivi une formation Gordon, je lis régulièrement nombreux ouvrages sur le sujet, je me sens en totale adéquation quand je lis des articles de respect et d'écoute des besoins de l'enfant, ...
Et pourtant, régulièrement, je craque, je sors de mes gonds, je hurle, je donnerais cher pour m'éloigner, vite, je sens une violence (incroyable) contenue qui sort par les cris mais qui rêverait de taper, pousser, jeter, ... Je me sens en lutte contre moi-même, je me sens nulle, bien loin de tous mes beaux principes... Et cette sensation terrible, de tourner en rond pour en revenir à chaque fois à ce point ultime que j'exècre tant sans parvenir à m'en détourner...
Je continue de croire qu'un jour je parviendrai à canaliser toute cette négativité et cette "violence". Alors en attendant mon stage cet été (hihi!!! j'en trépignerais presque d'impatience, genre plus de 2 ans que j'en rêve!!! Oui, je sais, j'ai des drôles de rêves!), j'essaie de voir les aspects malgré tout positifs de tout ça:
- J'ai bien "attrapé" Eliott pour le déposer loin de moi plus d'une fois, je l'ai quelque fois bousculé, mais en général j'arrive à verrouiller mes gestes, donc zéro fessées, zéro coups... Pas de fierté à ça, hein, juste pour me donner cette idée que le contrôle peut opérer
- Malgré mes hurlements, j'arrive quasiment toujours à éviter les mots "contre"... Certes il y a souvent des jurons, mais j'arrive à éviter les jugements négatifs sur Eliott (qui me passent pourtant par la tête: comme quoi quand on veut!!)
- Pas de punitions: bon, nos tentatives récentes pour parvenir à un endormissement potable (en moins d'une heure) dans sa chambre y ressemble un peu ("si tu n'es pas couché, la porte de ta chambre restera fermée"), mais je préfère le voir comme une négociation "musclée" ;-)
Voilà pour le listing genre verre à moitié plein... Sinon, pour avoir l'impression d'avancer, je lis et je relis souvent aussi : mes classiques (Filliozat, Gordon, Faber & Mazlich, ...) et des nouveautés comme ce trésor bien décalé dégoté sur les rayons de la médiathèque, de Hollie Smith, Rester zen malgré ces enfants qui me fait sourire, ce qui aide, forcément, à prendre du recul. Un ptit extrait?
"L'enfant est truffé de penchants et de traits énervants, du simple fait que c'est un enfant. Il est négligent, inconsidéré, inquisiteur, irrationnel, hypersensible, hyperémotif, geignard, exigeant, obstiné, profondément affecté par certains facteurs pratiques, tels que la fatigue ou la faim, très porté sur la procrastination, .." (vous aussi, vous reconnaissez le votre?????)
En plus de me faire sourire, Hollie Smith retrace quelques techniques toutes simples pour tenter de gérer la colère (la vraie hein): visualisation, respiration, ... Bon, là comme ça à froid je ne suis pas sure que ça donne quelque chose, mais qui ne tente rien, ...
Et vous, quelles sont vos pistes en cas de cataclysme annoncé? Vous avez des parades?

7 commentaires:

  1. Ouh là, les enfants réussissent TOUS à nous faire sortir de nos gonds!! Que celui à qui ce n'est jamais arrivé me jette la 1ère pierre... Moi aussi j'aime pas ça, ça m'a rendu mal plus d'une fois de crier, de m'agiter dans tous les sens, de le "choper" pour le mettre au coin,...mais des fois...ben on est humain quoi! Donc on fait ce qu'on peut!! Et généralement, tout rentre dans l'ordre dans les minutes qui suivent, donc... ;)

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    1. Cher Anonyme (un prénom? ça serait top! comme ça je sais à qui je réponds ;-) )
      Oui, nous sommes "humains"... Je ne parle pas d'essayer de supprimer ma colère, je sais que le propre de nos enfants est justement de savoir très bien nous faire sortir de nos gonds, je ne vise pas la zénitude absolue, je cherche juste à ne plus me sentir "envahie" par ma violence... Et puis, elle reste, pour moi, une de ces violences éducatives ordinaires (oui, je sais, on a tous reçu une fessée/ une claque/ subi la gueulante du siècle et nous n'en sommes pas mort), mais il n'empêche que je ne trouve pas que cela soit une raison suffisante pour reproduire ce schéma si peu vertueux sans se remettre un minimum en question... Surtout quand, comme moi, on vise la version pro dans les cheveux coupés en 4;-) Mais que voulez-vous, mes réflexions me portent et me font croire qu'un jour, je serai meilleure (au sens humain du terme, je ne parle bien sûr pas de performance là)

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  2. Tes réflexions sont parfaitement louables et je me les fais parfois aussi (sauf que moi j'abandonne vite!). En fait, je voulais juste te faire "déculpabiliser".... Désolée d'avoir signé "anonyme", ce n'était pas volontaire!!! bise

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    1. Mais c'est bien pour ça que j'ai écrit l'article ma bichette: pour qu'on m'aide à déculpabiliser... Et pour le débat aussi :-)
      (mais forcément, sachant que c'est toi je "relis" ton commentaire avec un autre "ton" qu'après ma 1ère lecture ;-)

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  3. Cette suggestion de lecture tombe à point. Cette semaine a été extrêmement difficile avec la grande.
    J'essaie de ne pas crier (je vois bien que c'est ce qu'elle recherche) mais y a des fois où c'est trop dur. Dans mes différentes tentatives, j'ai constaté que la plus efficace des choses était l'ignorance. Quand elle pousse les limites trop loin, je lui dis "Emma, je n'acceptes pas ton comportement et ne veut plus discuter avec toi pour le moment" et puis je rentre dans une indifférence totale. Les 5 premières minutes, elle me suit dans toute la maison en hurlant et puis après elle comprend que je ne ferai attention à elle qu'une fois calmée. La plupart du temps, elle vient s'excuser et demander un câlin de paix et nous pouvons enfin discuter calmement de ce qu'elle a fait.
    Pour le contrôle des mots, cette semaine, j'avoue avoir été dure. Son comportement m'a blessée et la fatigue aidant, des paroles dures (que je regrette) sont sortis de ma bouche. Je dis ça comme ça car il n'y avait plus de contrôle de ma part.
    J'ai la même position que toi sur la violence. mais dans les périodes comme celle-ci, je peux imager (sans excuser) que des parents pètent un plomb et ne trouvent que cette solution.
    l'important est de partager avec d'autres parents, d'échanger sur les méthodes, les astuces... ça aide à dédramatiser et déculpabiliser

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    1. Je trouve, Céline, ta façon de faire très posée en tout cas :-) Moi, je ne sais pas si je serais capable d'ignorer (tout en respectant puisque tu lui énonces clairement ton acte!)... Le plus dur, je trouve c'est de ne pas prendre "contre nous" tous les petits actes qui, s'ils venaient de tout autres qu'un petit enfant (moins de 6 ans? On dit que l'âge de raison commence à 7, nan? -pou rse finir à 12??? lol!-), serait un acte délibéré (tapes, coup de pied, ...)...
      Pour les mots qui dépassent notre pensée, l'essentiel est de savoir s'en excuser une fois la colère retombée (tout en re-soulignant bien que le comportement à un moment donné n'était pas acceptable mais que notre comportement en retour n'était pas forcément le plus adapté...)
      Merci en tout cas de ton partage ici, et oui, même si, là tout de suite ce bouquin ne m'a pas donné toutes les clés (je vais aller les chercher un peu plus en profondeur!), il m'a en tout cas permis de relativiser sur le coup et de rire plusieurs fois, ce qui peut en faire une bonne lecture ;-)

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  4. Hi hi hi, moi aussi je lorgne sur ce stage, et en même temps, j'appréhende ce qu'il pourrait provoquer en moi!!
    Ici, ce qui fonctionne le plus, c'est l'humour, le rire, le chahut. Et en cas de contrariété, le reflet de sentiments et l'écoute active. Mais bon sang, ça demande une telle énergie, une telle connexion à son enfant, que des fois, ben je peux pas. Moi aussi, il m'arrive de hurler, de dire des horreurs, et de regretter après. C'est dur d'être parent!
    Ce qui me ressource, c'est non pas de prendre du temps pour moi (même si ça fait du bien, faut pas déconner), mais surtout de retrouver du monde en famille, genre pour un maxi pique-nique où les enfants s'éclatent et les parents papotent( à condition d'être à peu près sur la même longueur d'ondes, bien sûr). Je veux donc du soleil!!!!
    Bon courage pour ton cheminement.
    Mamko

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